Données

Le travail de nuit

En 2022, 10,8 % des personnes en emploi travaillent au moins une fois de nuit sur une période de quatre semaines consécutives, en moyenne sur l'année. Cette part est en hausse par rapport à 2021 (+0,8 point) mais ne retrouve pas son niveau datant d’avant la crise sanitaire liée au Covid-19 (11,9 % en 2019).

Définition, source et champ

De nombreuses dispositions législatives encadrent le travail de nuit. La loi définit le travailleur de nuit comme celui qui accomplit une fraction de son temps de travail entre 21h00 et 6h00, soit au moins 3 heures deux fois par semaine, soit au moins 270 heures sur douze mois consécutifs. Si un salarié qui effectue des heures de nuit travaille aussi des heures dites en soirée, toutes ces heures sont cumulées pour déterminer s’il peut être considéré comme un travailleur de nuit. La durée quotidienne de travail accomplie par un travailleur de nuit ne peut excéder 8 heures (sauf accord collectif). La durée hebdomadaire de travail du travailleur de nuit, calculée sur une période de 12 semaines consécutives, ne peut dépasser 40 heures (sauf accord). Il peut ainsi bénéficier d’un avantage salarial et d’un repos compensateur.

Pour mesurer le travail de nuit, la Dares s’appuie sur l’enquête Emploi de l’Insee (annuelle jusqu’en 2002 ; en continu depuis 2003). Dans cette enquête, les horaires qualifiés de travail de nuit concernent la plage de 0 à 5 heures et diffèrent ainsi de la définition juridique.

Un important changement de concept dans la mesure du travail de nuit est apparu en 2013, dans les enquêtes Emploi. Jusqu’en 2012, la question était posée en toute généralité : « Dans votre emploi principal, travaillez-vous (ou : travailliez-vous) la nuit ? » et l'enquêté pouvait répondre parmi « 1. Habituellement ; 2. Occasionnellement [2. Certaines nuits, avant 2002] ; 3. Jamais ». La réponse « occasionnellement » était choisie par un grand nombre de répondants sans qu'il soit possible de préciser la plus ou moins grande régularité du travail de nuit. Depuis 2013, la question est posée pour la seule période de référence de l'enquête : « Nous allons maintenant nous intéresser aux quatre semaines du lundi … au dimanche … (incluant la semaine de référence). [...] Pendant ces semaines-là, avez-vous travaillé la nuit ? » et l'enquêté peut répondre parmi « 1. Oui, la moitié des jours travaillés ou plus [1. Oui, la moitié des heures de travail ou plus, entre 2003 et 2020] ; 2. Oui, moins de la moitié des jours travaillés [2. Oui, moins de la moitié des heures de travail, entre 2003 et 2020] ; 3. Non ». 

Ces différences fondamentales sur la façon d'aborder le fait de travailler de nuit imposent donc de séparer nettement la série sur le travail de nuit, avec dans un premier temps un indicateur du travail de nuit global (jusqu'en 2012), et dans un second temps un indicateur du travail de nuit effectif (depuis 2013).

Les données publiées annuellement par la Dares portent sur : 

  • la part de personnes travaillant au moins une fois de nuit sur une période de quatre semaines consécutives, suivant les principales caractéristiques démographiques et socio-économiques sur la dernière année disponible ;
  • l'évolution de la part de personnes travaillant de nuit, pour l'ensemble des actifs, des salariés et des non-salariés, depuis 1990.

Les données portent sur l'ensemble des personnes de 15 ans ou plus ayant un emploi en France métropolitaine jusqu'en 2013, en France hors Mayotte à compter de 2014. 

 

Le travail de nuit en 2022

 

En 2022, 10,8 % des personnes en emploi travaillent au moins une fois de nuit sur une période de quatre semaines consécutives. Cette part est en hausse par rapport à 2021 (+0,8 point) mais ne retrouve pas son niveau datant d'avant la crise sanitaire liée au Covid-19 (11,9 % en 2019). 

En 2022, parmi les non-salariés, 12,7 % travaillent au moins une fois de nuit sur une période de quatre semaines consécutives, contre 10,5 % parmi les salariés. La part des non-salariés travaillant de nuit est en hausse après deux années consécutives de baisse. Pour les salariés, après une baisse en 2020 et une stabilisation en 2021, cette part est en hausse (+0,7 point).

La pratique du travail de nuit est particulièrement répandue dans le secteur de la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac, où 27,2 % des personnes en emploi travaillent au moins une fois de nuit sur une période de quatre semaines consécutives en 2022. Elle est également courante dans le secteur de l’hébergement-restauration (18,0 %), du transport-entreposage (23,6 %) ou encore de la santé humaine (19,6 %).

Le travail de nuit en 2022 selon le type d’emploi, le sexe, le type d’employeur et les secteurs d'activité

 

Enquête / source