Passage par le chômage et dynamique des revenus

Cette étude s'appuie sur le suivi, pendant trois ans, d'un échantillon de personnes qui se sont inscrites à l'ANPE en 1995, et qui avaient travaillé auparavant. Les revenus individuels perçus en 1995 baissent en moyenne de 8% par rapport à ceux de l'année précédente et ceux de 1996 reculent à nouveau de 3 %. C'est seulement en 1997 que la moyenne des revenus regagne son niveau de 1994. Les femmes mariées sont les plus touchées, surtout lorsqu'une naissance survient au cours de cette période. Le passage par un chômage long, qui frappe plus du quart de la cohorte, s'accompagne d'une chute des revenus entre 1994 et 1996 supérieure à 30 %. 

Les autres adultes du ménage prennent le relais dans cette période difficile. Grâce aux autres apporteurs de ressources, le niveau de vie du ménage est moins directement affecté. Pour autant, deux personnes sur trois sont amenées à réduire leurs dépenses, en priorité les dépenses de loisirs, mais également, pour les plus défavorisés, les dépenses consacrées à des postes plus essentiels comme l'habillement ou la nourriture. Ces restrictions budgétaires vont de pair avec des retards de paiement pour un ménage sur cinq en 1995, un sur quatre en 1996.