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Hauts-de-France : quelles difficultés de recrutement d'ici à 2030 ?

Les métiers en 2030 : données locales

Sommaire

Des difficultés de recrutement plus faibles que la moyenne nationale.

Dans sa déclinaison locale, le rapport Les Métiers en 2030 dessine une carte où se côtoient des régions, situées au Nord-Est, qui devraient connaître moins de difficultés de recrutement, et d’autres, allant de la façade atlantique jusqu’au bassin méditerranéen, dont le déficit potentiel de main-d'œuvre serait à l’inverse accentué du fait de leurs spécificités économiques et démographiques.


Hauts-de-France : l'emploi peu dynamique

2,1 millions de personnes sont en emploi en Hauts-de-France en 2019, soit 8 % de l’emploi de France métropolitaine. L’emploi de cette région est moins dynamique en projection : dans la décennie à venir les créations nettes d'emplois augmenteraient de 1 % par rapport à 2019, contre 4 % dans l’Hexagone. Les départs en fin de carrière y seraient légèrement supérieurs à la moyenne métropolitaine (29 % de l’emploi de 2019, contre 28% dans l’Hexagone). La proportion de jeunes qui y débuteraient leur carrière pour occuper les postes créés ou laissés vacants par les seniors serait très proche de la moyenne hexagonale (28 % contre 27 %). Les besoins de recrutement seraient accentués par les sorties nettes des travailleurs résidents (1 % de l’emploi de 2019).

Comme dans la projection nationale, les besoins de recrutement résultent de la dynamique des activités. Une dynamique qui crée de nouveaux postes pour certains métiers et en détruit pour d’autres, et à laquelle s’ajoutent les remplacements occasionnés par les départs en fin de carrière. Ces besoins de recrutement sont confrontés, pour chaque métier et chaque région, aux flux de jeunes débutants sur le marché du travail. Ce qui permet d'identifier des recrutements qui deviendraient potentiellement plus difficiles.

Au total, les postes non pourvus par les jeunes débutants en Corse représenteraient 3 % de l’emploi actuel des Hauts-de-France et devraient alors être alimentés par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants récents qui ne sont pas pris en compte ici.

Les métiers pour lesquels les recrutements pourraient être plus difficiles dans les Hauts-de-France d’ici 2030 sont principalement ceux qui auraient aussi les plus forts besoins de recrutement : 

  • agents d’entretien ; 
  • enseignants ; 
  • conducteurs de véhicule ;
  • ouvriers qualifiés de la manutention ;
  • aides à domicile.

Une majorité de ces métiers (hors métiers de l’administration publique) en forts déséquilibres sont actuellement en forte ou très forte tension sur le marché du travail. Leurs difficultés de recrutement risquent donc de s’accentuer d’ici 2030 si rien n’est fait pour y répondre. Des difficultés nouvelles dans le recrutement des agents d’entretien et des ouvriers qualifiés de la manutention pourraient apparaître d’ici 2030. 

  • Dans la moitié des métiers spécifiques aux Hauts-de-France, les tensions actuelles sur les recrutements pourraient se maintenir d'ici 2030. C’est en particulier le cas des ouvriers qualifiés et techniciens des industries de process et des ouvriers peu qualifiés de la mécanique ou travaillant par enlèvement ou formage de métal.
  • En revanche, des tensions pourraient apparaître parmi les ouvriers qualifiés de la manutention. Ces métiers très créateurs d’emploi en projection devraient néanmoins bénéficier de la montée en qualification des ouvriers peu qualifiés de la manutention, parmi lesquels les jeunes débutants sont très nombreux.
  • Enfin, les postes d’assistants maternels et d’aides à domicile pourraient être toujours plus difficiles à pourvoir dans la décennie à venir.  Ces professions attirent peu de jeunes et d’importants départs en fin de carrière sont anticipés. Elles sont très souvent exercées par des femmes en seconde partie de carrière après une période d’inactivité. Ce sont également des professions qui par le passé ont bénéficié d’entrées nettes depuis une autre profession (aides-soignants, agents d’entretien). Ces retours en emploi et ces changements de métier qui ne sont pas ici pris en compte pourraient combler sensiblement les besoins de recrutement attendus et atténuer les difficultés d’embauche.