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Les enjeux du recours à l’activité partielle

Les notes de la MAR

Les Notes de la MAR donnent la parole à Sandra Nevoux, jeune docteure en sciences économiques qui a réalisé une thèse sur l’évaluation du dispositif d’activité partielle en France.

Bien qu’ancien, ce dispositif était assez méconnu jusqu’à la crise de 2008, période durant laquelle il suscite un regain d’intérêt en s’inscrivant dans une logique de flexisécurité. Cette note vise à éclairer les enjeux de l’activité partielle en proposant un état des lieux des recherches académiques et des perspectives de recherche.

L’activité partielle, plus connue sous le nom de chômage partiel, est une politique de l’emploi destinée aux établissements confrontés à des difficultés conjoncturelles. Elle vise à préserver l’emploi en autorisant une réduction temporaire du nombre d’heures travaillées par les salariés qui bénéficient pour les heures chômées d’une compensation partiellement financée par les pouvoirs publics. Avec la crise récente, l’activité partielle a été au cœur des débats publics et plusieurs pays, au premier rang desquels l’Allemagne, ont encouragé son usage. Si la hausse du recours à l’activité partielle a coïncidé avec une certaine résilience du marché du travail, on peut s’interroger sur l’effet réel de l’activité partielle pendant et au-delà des périodes de crises. Certains pays ont, en effet, décidé de conserver voire d’accroître la générosité du dispositif afin d’accompagner la reprise économique. Or le recours à l’activité partielle pour des motifs structurels plus que conjoncturels peut faire craindre le financement public d’emplois voués à disparaître, retardant ou empêchant ainsi la réallocation de la main-d’œuvre vers des secteurs d’activité plus productifs.