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Des CDD moins bien rémunérés que les CDI : d’où vient l’écart ?

Dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé, la rémunération horaire brute moyenne des salariés en CDD est, en 2014, inférieure de 14,4 % à celle des salariés en CDI.

En CDD, les compléments du salaire de base – heures supplémentaires, primes (dont la prime de précarité), épargne salariale – représentent 11 % de cette rémunération, contre 19 % pour les salariés en CDI ; 70 % des salariés en CDD perçoivent ces éléments variables de rémunération, contre 93 % des salariés en CDI, et pour des montants horaires moindres.

L’écart de rémunération entre CDD et CDI est plus faible parmi les salariés de moins de 30 ans (3,1 %) et parmi ceux ayant moins de deux ans d’ancienneté dans l’entreprise (2,8 %). Au contraire, cet écart est fort dans les entreprises de 500 salariés ou plus, où les salariés sont mieux rémunérés et ont plus de chances de percevoir des éléments variables de rémunération quand ils sont employés en CDI.

Parmi les 10 % de salariés les moins bien rémunérés, l’écart de rémunération au détriment du CDD est de 2,3 %, les salariés en CDD sont surreprésentés et ils perçoivent une rémunération horaire brute moyenne très légèrement supérieure au Smic horaire (9,90 € contre 9,53 €).

L’écart de rémunération en défaveur des salariés en CDD s’explique par les différences de caractéristiques entre salariés et postes occupés. En effet, plus jeunes et moins anciens dans leur entreprise, les salariés en CDD occupent des postes moins qualifiés que les salariés en CDI, ou dans des secteurs moins rémunérateurs. Les différences de caractéristiques « expliquent » 15,3 % d’écart de rémunération en défaveur des CDD, soit davantage que l’écart observé (14,4 %). À caractéristiques moyennes voisines, l’écart de rémunération entre les salariés en CDI et CDD serait donc légèrement en faveur des salariés en CDD.