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Une très forte augmentation des entrées en contrat d’apprentissage en 2020

En 2020, le nombre de contrats d’apprentissage atteindrait 525 600, en augmentation de plus de 40 % par rapport à l’année précédente.

La part de contrats permettant de préparer une formation du supérieur s’accroît fortement, tandis que la proportion de mineurs diminue. Les secteurs d’activité les plus dynamiques se situent dans le tertiaire.

Une très forte progression des entrées dans le privé, portée par le supérieur

En 2020, le nombre d’entrées en apprentissage est estimé à 525 600 (encadré) et augmente fortement par rapport à l’année précédente (+42 %). Cette hausse est presque entièrement portée par le secteur privé (+44 %), les embauches dans le secteur public n’augmentant que de 5 % (tableau 1).

TABLEAU 1 | Les employeurs utilisateurs des nouveaux contrats d’apprentissage, secteurs privé et public

Alors que les contrats permettant de préparer une formation du supérieur comptaient pour un peu moins de 4 entrées sur 10 en 2018, ils en représentent près de 6 sur 10 en 2020 (graphique 1). C’est la part des contrats de niveau Bac+3 à Bac+5 qui s’accroît le plus entre 2019 et 2020 (+9 points, de 26 % à 35 %). À l’inverse, la part des niveaux équivalents au CAP se replie (-9 points), bien que le nombre d’embauches sur ces niveaux de formations augmente (+7 %).

GRAPHIQUE 1 | Répartition des entrées en apprentissage selon le niveau de formation préparé

Une baisse de la proportion de mineurs

La part des 15-17 ans dans les entrées baisse nettement entre 2019 et 2020 (-10 points) pour atteindre 22 % (graphique 2). Le nombre de nouveaux contrats de cette tranche d’âge recule légèrement (-3 %), alors qu’il était stable entre 2018 et 2019. La part des 21-25 ans est celle qui augmente le plus (+8 points entre 2019 et 2020).

GRAPHIQUE 2 | Répartition des entrées en apprentissage selon l’âge de l’apprenti

Une augmentation surtout portée par le tertiaire

La hausse des entrées en apprentissage en 2020 est portée par certains secteurs du tertiaire. La part du commerce augmente par rapport à 2019 (+2 points, tableau 1), de même que certains services aux entreprises comme les activités juridiques et comptables (+2 points, voir données détaillées à télécharger). La part de l’hébergement-restauration et celle de la coiffure et des soins de beauté diminuent (respectivement de -3 points et -1 point). La part des « autres secteurs du tertiaire » s’accroît nettement (+5 points), pour atteindre 24 % des nouveaux contrats.

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Ces « autres activités tertiaires » regroupent notamment la santé humaine et l’action sociale (+1 point), l’information et la communication (+1 point), les activités immobilières (+1 point), les activités financières et d’assurance (+1 point) (voir données détaillées à télécharger).

Les poids des principaux autres secteurs reculent mais les entrées y augmentent (+19 % dans l’industrie, +18 % dans la construction).

La hausse du nombre de nouveaux contrats touche toutes les tranches de taille d’entreprise, de sorte que près de la moitié des embauches restent réalisées par les structures de moins de 10 salariés (tableau 1). On parle ici d’entreprises au sens de l’unité légale. Ce concept d’unité légale est différent du concept d’entreprise défini par le règlement européen du 15 mars 1993 relatif aux unités statistiques d’observation et d’analyse du système productif.

À compter du 1er janvier 2020, de nouvelles modalités de recensement des contrats d’apprentissage dans le cadre de la loi « Avenir professionnel »

Jusqu’à fin 2019, les contrats d’apprentissage étaient transmis par les employeurs privés et publics aux chambres consulaires et aux Direccte (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) pour examen avant enregistrement et dépôt du contrat dans une application spécifique. À compter du 1er janvier 2020, dans le secteur privé, les Opérateurs de compétences (Opco) sont en charge du dépôt des contrats* dans un nouveau système d’information (Deca). Ce changement a engendré des retards dans la remontée de l’information, tous les Opco n’ayant pas encore déposé dans Deca l’ensemble des contrats débutés en 2020. Dans cette période de transition d’un système d’information à l’autre, des traitements spécifiques sont nécessaires pour comptabiliser les nouveaux contrats d’apprentissage : correction des doublons, prise en compte du délai de remontée.

Pour l’année 2020, 521 000 contrats déposés dans les systèmes d’information, dont environ 6 200 doublons

Au 26 juin 2021, près de 505 900 contrats ont été déposés dans le système d’information pour le secteur privé et plus de 15 100 par les Dreets (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) pour le secteur public, soit un total d’environ 521 000 contrats débutés en 2020. Lorsque deux contrats concernent un même apprenti, un même employeur (identifié par son Siret) et débutent à la même date, il s’agit d’un doublon. La présence de tels doublons est inévitable, en particulier dans la mise en place d’un nouveau système d’information. Ils doivent être corrigés pour bien recenser les entrées en apprentissage. Un peu plus de 6 200 ont ainsi été identifiés sur les 521 000 contrats débutés en 2020.

Tenir compte des délais de remontée en recourant aux Déclarations sociales nominatives

Il est plus délicat d’estimer la part des contrats du secteur privé débutés en 2020 qui n’ont pas encore été déposés par les Opco. Une autre source, les déclarations sociales nominatives (DSN), est mobilisée à cette fin. La dynamique observée dans les DSN entre 2019 et 2020 suggère qu’environ 10 800 contrats d’apprentissage supplémentaires restent à déposer (graphique A, et tableau complémentaire A à télécharger pour le détail des entrées mois par mois). Ce résultat est cohérent avec les ordres de grandeur transmis par les Opco dans le cadre de remontées rapides d’informations organisées par la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Au total, après retrait des 6 200 doublons sur les 521 000 contrats déjà déposés et ajout des 10 800 contrats restant à déposer, ce sont 525 600 contrats d’apprentissage qui ont débuté en 2020.

Par ailleurs, ces contrats comptabilisés en 2020 ne tiennent pas compte des entrées en Centre de formation d’apprentis (CFA) qui n’ont pas été suivies de la signature d’un contrat en 2020** : environ 49 000 jeunes seraient entrés en CFA sans contrat au moment de leur inscription. Parmi ces jeunes, 21 500 ont pu signer un contrat d’apprentissage à la date de cette publication, dont 7 000 ont débuté en 2020 et 14 500 en 2021 (source DGEFP). 

* Dans le secteur public, les Direccte (devenues les Dreets et Deets au 1er avril 2021) sont toujours en charge de l’examen et du dépôt du contrat.
** Dans le cadre de la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19, le délai maximal pour signer un contrat après l’entrée en CFA a été étendu de trois à six mois pour la rentrée 2020.

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