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Troisième rapport du comité scientifique de l’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences

Dans cette troisième édition, le rapport du comité scientifique de l’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) examine le bilan et les effets du PIC au terme de la quatrième année de mise en œuvre, en 2021.

Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) a été lancé en 2018. Doté d’un budget de près de 15 milliards d’euros sur 5 ans, il vise à augmenter l’effort de formation en direction des personnes rencontrant des difficultés spécifiques dans l’accès à l’emploi, notamment lorsqu’elles sont liées à un faible niveau de qualification. Le PIC veut aussi répondre aux besoins de l’économie française de court terme (secteurs en tension) et de plus long terme (notamment transformations numérique et environnementale). Ce plan d’investissement cherche par ailleurs à faire évoluer la formation professionnelle en réduisant les délais d’entrée en formation et en articulant davantage les formations entre elles, en améliorant l’accompagnement vers et dans la formation ou encore en renforçant la qualité des prestations. Le PIC contribue à faire de la France l’un des pays qui investissent le plus dans la formation professionnelle des demandeurs d’emploi. Au sein de l’Union européenne (UE), seules l’Allemagne, l’Autriche, et la Finlande sont mieux placées : rapportées au nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT), les dépenses de formation sont, en 2020, deux fois plus élevées en France que dans la moyenne de l’UE.

Comme l’avait déjà noté le deuxième rapport d’évaluation du PIC, cet effort d’investissement dans la formation est justifié par l’état des connaissances. La littérature scientifique sur les politiques actives du marché du travail observe des effets positifs de la formation sur l’insertion dans l’emploi, notamment pour les personnes les plus éloignées de l’emploi1.

Les estimations menées à partir des données administratives françaises confirment ces résultats : les demandeurs d’emploi ayant suivi une formation retrouvent un emploi plus rapidement que les demandeurs d’emploi sans formation de caractéristiques semblables, et ceci d’autant plus nettement qu’ils sont moins diplômés.

Dans cette troisième édition, le rapport du comité scientifique de l’évaluation du PIC examine donc le bilan et les effets du PIC au terme de la quatrième année de mise en œuvre, en 2021. Pour ce faire, le comité scientifique s’est appuyé sur le dispositif statistique dédié à l’évaluation du PIC - les données sur la Formation, le chômage et l’emploi (ForCE) qui permettent de reconstituer les trajectoires professionnelles des personnes en recherche d’emploi entre 2017 et 2021 et l’enquête post-formation auprès des sortants de stages de formation professionnelle - mais aussi sur un ensemble d’évaluations qualitatives arrivées à leur terme en 2022.


1 - Voir la synthèse de Card, D., Kluve, J. & Weber, A. (2018): « What works ? A meta analysis of recent active labor market program evaluations », Journal of the European Economic Association, 16, 894–931.