Publication

Quelles situations sur le marché du travail des immigrés et des descendants d’immigrés en 2021 ?

Les caractéristiques de ces populations (niveau de diplôme, d'activité, de chômage) évoluent-elles par rapport aux personnes sans ascendance migratoire ? Quelles sont leurs spécificités en termes de métiers et de contrats de travail ?

En 2021, un peu plus d’une personne sur cinq âgée de 15 à 64 ans est immigrée ou descendante d’immigré contre une sur six en 2005. Cette augmentation provient des personnes d’origine extra-européenne. Le taux d’emploi des immigrés et des descendants est plus bas que celui des personnes sans ascendance migratoire (respectivement 61 % et 59 % vs. 69 %) et leur taux de chômage plus élevé (13 % et 12 % vs. 7 %). C’est surtout le cas pour ceux d’origine non européenne et plus particulièrement pour les femmes, par ailleurs peu présentes sur le marché du travail.

Depuis 2015, comme pour les personnes sans ascendance migratoire, le taux de chômage des immigrés et descendants d’immigrés est orienté à la baisse. À sexe, âge, diplôme, profession et lieu d’habitation comparables, les écarts de taux chômage avec les personnes sans ascendance migratoire subsistent, mais se réduisent pour les immigrés d’origine africaine.

Taux de chômage des 15-64 ans selon le statut d’immigration de 2007 à 2021

L’enquête Emploi est réalisée tous les ans par l’Insee, depuis 2014 auprès de la population des logements ordinaires de France (hors Mayotte) et auparavant uniquement en France métropolitaine. Les personnes vivant en communauté (foyers, cités universitaires, hôpitaux, maisons de retraite, prisons) ne sont pas interrogées. L’échantillon compte environ 85 000 répondants chaque trimestre en 2021. Le questionnaire est rénové en 2013 puis en 2021.

L’enquête permet de déterminer la situation des individus sur le marché du travail au sens du Bureau international du travail (BIT), notamment selon leur origine (nationalité actuelle et à la naissance, nationalité et pays de naissance des personnes interrogées et de leurs parents) et leurs autres caractéristiques sociodémographiques et d’emploi (sexe, âge, diplôme, métier et profession, secteur d’activité, contrat de travail).

  • L’activité est définie au sens du Bureau international du travail (BIT). Les personnes en emploi (ou actives occupées) au sens du BIT regroupent toutes celles ayant exercé une activité rémunérée (y compris en cas de congé ou en arrêt de maladie) au cours d’une semaine de référence, qui précède celle de l’interrogation du ménage. Parmi les personnes qui ne sont pas classées en emploi, celles qui en recherchent activement un et qui sont disponibles pour travailler sont classées comme chômeurs. Enfin, les personnes qui ne sont ni actives occupées ni chômeuses sont classées en inactives. Le taux d’activité (respectivement taux d’emploi, part de chômage) d’une catégorie d’individus est le rapport du nombre d’actifs (respectivement actifs occupés, chômeurs) de la catégorie d’individus à la population totale de la même catégorie d’individus. Le taux d’activité est donc la somme du taux d’emploi et de la part de chômage. Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs aux seuls actifs et diffère donc de la part de chômage.
     
  • L’espérance d’activité d’une catégorie d’individus, évaluée pour la période t, est la durée d’activité qu’aurait une personne fictive si elle connaissait à chaque âge le taux d’activité observé la période t, pour chaque âge détaillé de la catégorie d’individus. Elle n’est donc pas tributaire de la structure démographique de la catégorie d’individus considérée. C’est un indicateur utile pour commenter les évolutions d’une variable dès que les générations sont de tailles hétérogènes ou pour comparer les taux d’activité ou d’emploi entre des populations présentant des structures par âge différentes.
     
  • Le sous-emploi au sens du BIT recouvre les personnes qui ont un emploi à temps partiel, qui souhaitent travailler plus d’heures sur une semaine donnée et qui sont disponibles pour le faire, ainsi que les personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude (activité partielle, appelée aussi chômage technique ou partiel).
     
  • Les métiers sont appréhendés ici par la nomenclature des familles professionnelles (FAP) en 87 postes. Cette nomenclature établit une correspondance entre le répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome), utilisé par Pôle emploi pour classer les offres et demandes d’emploi, et la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) utilisée par l’Insee pour ses enquêtes.

En 2021, à la suite de la dernière rénovation de l’enquête Emploi (questionnaire, interprétation des concepts BIT, mode de collecte, pondérations), de nouvelles pondérations (dites pondérations « rétropolées ») sont disponibles sur la période 2014-2020. Elles permettent d’avoir des séries 2014-2021 sans ruptures de séries pour les principaux indicateurs de la situation sur le marché du travail, notamment la situation au sens du BIT, le halo du chômage, le sous-emploi.

Enquête / source