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Quelles organisations du travail ont favorisé la prévention de la contamination pendant la crise sanitaire ?

Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, les salariés sont amenés à intégrer de nouvelles pratiques de prévention dans le cadre de leur travail.

Néanmoins, en janvier 2021, près de la moitié d’entre eux ne sont pas en mesure d’appliquer correctement les gestes barrières sur leur lieu de travail. Certains facteurs organisationnels comme l’environnement bruyant, l’intensité du travail, la faible autonomie ou des tensions avec le public, freinent l’application de ces dispositifs individuels de prévention. Inversement, d’autres le favorisent : c’est le cas du soutien hiérarchique, ainsi que de la consultation des salariés dans la mise en place des mesures de prévention. Les contextes organisationnels qui rendent difficile l’application des gestes barrières augmentent le risque de contamination attribué au travail.

L’enquête TraCov vise principalement à décrire les conséquences concrètes de la crise sanitaire sur les conditions de travail et les risques psychosociaux des actifs occupés. Elle s’attache à mesurer les évolutions des conditions de travail perçues par les travailleurs par rapport à la période précédant l’apparition de l’épidémie. Ces descriptions sont éclairées par les trajectoires professionnelles et les conditions d’emploi des individus enquêtés entre mars 2020 et janvier 2021, la collecte de l’enquête ayant été réalisée par l’institut Ipsos du 27 janvier au 7 mars 2021.

Le questionnaire porte sur la durée et les rythmes de travail, l’usage des outils numériques, le télétravail, l’(in)sécurité sanitaire et économique, les exigences émotionnelles, le soutien social au travail, les conflits éthiques, l’articulation vie privée/vie professionnelle, la prévention sur les lieux de travail, etc. Concernant la santé, le questionnaire recueille des éléments sur la santé perçue, les douleurs, les troubles du sommeil, le bien-être psychologique (score Who 5), ainsi que la contamination au Covid-19 et son éventuel lien avec le travail.

L’enquête couvre l’ensemble des personnes de 20 à 62 ans ayant travaillé au moins une semaine entre mars 2020 et janvier 2021. Elle interroge donc en particulier les actifs en activité partielle (ou chômage partiel), ainsi que ceux ayant occupé un emploi au cours de l’année 2020 mais sans emploi au moment de la collecte, afin de décrire les raisons de leur sortie de l’emploi, leur situation actuelle notamment en matière de recherche d’emploi et leurs perspectives.

50 000 personnes ont été sélectionnées aléatoirement dans le fichier Fideli (taxe d’habitation). Afin de réduire le nombre de personnes hors champ, n’ont été retenues que celles ayant perçu un revenu d’activité ou une indemnité chômage en 2018. De ce fait, l’enquête ne couvre pas les nouveaux entrants sur le marché du travail. 19 939 personnes ont répondu à l’enquête et font partis du champ. L’échantillon a fait l’objet d’une correction de la non-réponse et d’un calage sur marges qui lui assure une structure similaire à celle des actifs occupés.

Le champ retenu pour cette étude est celui des salariés en emploi (hors activité partielle totale ou fermeture administratives) en janvier 2021 en France métropolitaine, ayant eu au moins un jour en présentiel lors de la dernière semaine travaillée, soit 12 600 salariés répondants à l’enquête TraCov.