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Les métiers en 2030 : quels déséquilibres potentiels ?

Sommaire
120 000 postes seraient non pourvus par les jeunes débutant leur carrière chaque année entre 2019 et 2030.

Le rapport Les Métiers en 2030 a pour objectif d’anticiper les besoins de recrutement des employeurs entre 2019 et 2030 dans différents métiers. Tous les postes à pourvoir ne se traduiront pas par un poste durablement vacant : ils seraient en partie comblés par des jeunes qui arriveraient sur le marché du travail.

Les jeunes qui entreraient sur le marché du travail

640 000 jeunes s'inséreraient dans l'emploi chaque année, entre 2019 et 2030.

Les jeunes débutants moins diplômés seraient particulièrement présents parmi les vendeurs

Sur les 7 millions de jeunes débutants dans l'emploi entre 2019 et 2030, 3 millions se répartiraient dans 15 métiers. Avec 347 000 entrées, le métier de vendeur occuperait la première place. C’est un métier de début de carrière, qui constitue un tremplin vers une autre profession ou un poste de niveau supérieur. Les enseignants et les infirmiers-sages-femmes les suivraient avec plus de 250 000 jeunes débutants. Les niveaux de formation recherchés sont diversifiés : parmi les 347 000 jeunes vendeurs par exemple, 260 000 n'auraient pas dépassé le baccalauréat et 87 000 détiendraient un diplôme du supérieur.

Les métiers ayant le plus de jeunes débutants entre 2019 et 2030

Les métiers qui recruteraient le plus de jeunes diplômés du supérieur seraient les enseignants, les infirmiers et les sages-femmes

Dans certains de ces métiers, comme les enseignants ou les médecins, les recrutements de jeunes diplômés serviraient essentiellement à remplacer les départs, les effectifs de jeunes diplômés progressant très peu. À contrario, pour les ingénieurs de l’informatique, les recrutements de jeunes diplômés se traduiraient par une augmentation des effectifs de diplômés quasiment du même ordre de grandeur que les recrutements.

Les métiers qui recruteraient le plus de jeunes diplômés du supérieur entre 2019 et 2030

Les jeunes entrant sur le marché du travail : p.103 du rapport Les métiers en 2030.

Finalement, quels seraient les métiers en déséquilibre ?

120 000 postes seraient non pourvus par les jeunes débutant leur carrière chaque année entre 2019 et 2030.

Déséquilibre positif ou négatif ?

Une fois les jeunes entrant sur le marché du travail dans les différents métiers pris en compte, des déséquilibres apparaissent entre les postes à pourvoir et les ressources en main-d'œuvre. Ces déséquilibres peuvent être :

  • positifs, lorsqu'on observe une pénurie de main-d'œuvre par rapport au nombre de postes à pourvoir ;
  • négatifs, lorsqu'on observe un surplus de main-d'œuvre par rapport au nombre de postes à pourvoir. 

Ces déséquilibres sont partiels, car ils pourraient être comblés ou aggravés par des personnes qui vont quitter leur métier actuel pour un autre (mobilités), par le retour en emploi ou le départ au chômage de personnes en emploi, par des inactifs regagnant le marché du travail (ou en sortant, hors retraite) et par l’immigration.

La crise sanitaire puis économique a eu des effets très contrastés sur les entreprises et les ménages et pourrait conduire à des transformations majeures dans le monde du travail. Parallèlement, les pressions sur le climat se font sentir de plus en plus fortement à travers le monde et pourraient accélérer significativement les efforts de décarbonation. Dans ce contexte d'incertitude marquée, plusieurs scénarios macroéconomiques ont été mobilisés. Sont présentés ici les résultats du scénario de référence.

Les métiers aux déséquilibres potentiels les plus élevés

Les déséquilibres et leur variation selon les scénarios : p.111 du rapport Les métiers en 2030.

Une typologie des métiers 

 

Les métiers attractifs : 

  • Des départs de seniors moins élevés que la moyenne, des jeunes débutants nombreux, des mobilités entrantes
  • A priori non confrontés à des déséquilibres potentiels : personnels d’études et de recherche, professionnels du droit
  • Stabilisation des difficultés actuelles de recrutement : ingénieurs informatiques, ingénieurs et cadres de l’industrie

Les métiers de première expérience

  • De nombreux jeunes débutants et des départs en fin de carrière relativement faibles, mais d’importants départs vers d’autres métiers liés à des changements de métiers synonymes de montée en qualification (employés et opérateurs de l’informatique, ouvriers peu qualifiés de la manutention) ou à une faible attractivité en raison de conditions de travail jugées difficiles (vendeurs, employés de l’hôtellerie et de la restauration).
  • Pas d’aggravation des difficultés de recrutement (métiers d’insertion dans l’emploi des jeunes) et même plus de candidats que de postes à pourvoir. Exemples : professionnels de l’action sociale, culturelle, sportive et surveillants, employés administratifs d’entreprise, professions paramédicales

Les métiers de seconde partie de carrière  

  • Des départs en fin de carrière nombreux et une part de débutants modérée, des flux de mobilités nettes entrantes 
  • Les métiers créateurs d’emploi potentiellement confrontés à des déséquilibres. Exemples : aides à domicile, assistants maternels, agents d’entretien, conducteurs de véhicules, patrons et cadres d’hôtels, de cafés ou de restaurant, cadres commerciaux ou des services administratifs et financiers, ouvriers qualifiés de la manutention et du second œuvre du bâtiment
  • Des viviers de recrutement nombreux pour les métiers dont l’emploi se rétracte.  Exemples : secrétaires de direction, cadres de la banque et des assurances

Les métiers qui ont du mal à attirer 

  • Un nombre élevé de seniors, mais une faible attractivité pour les jeunes débutants comme pour les actifs en emploi qui changent de métier 
  • Des difficultés de recrutement qui pourraient s’aggraver. Exemples : personnels de ménage, agriculteurs, ouvriers du textile ou du gros œuvre du bâtiment

Des déséquilibres aux tensions

Les tensions actuelles témoignent de difficultés de recrutement éprouvées aujourd'hui par les employeurs et dont les origines peuvent être multifactorielles : déséquilibres entre offre et demande de travail, mais aussi déficit d'attractivité, inadéquation entre les compétences recherchées par les recruteurs et celles détenues par les postulants, ou encore inadéquation géographique entre les postes à pourvoir et les candidats potentiels.

Les déséquilibres présentés plus haut indiquent si les métiers actuellement en tension le seront toujours d'ici 2030. Selon les métiers, la tension peut alors s'accentuer (hausse des postes à pourvoir), se résorber ou se stabiliser. À l'inverse, les métiers qui ne sont pas en tension aujourd'hui pourraient voir apparaître un excès de besoins de recrutement par rapport à la main-d'œuvre disponible.

Des métiers avec des tensions qui pourraient s'accentuer

 

Des métiers pour lesquels les tensions pourraient se réduire

Des métiers avec des nouvelles difficultés potentielles de recrutement

Les métiers pour lesquels les tensions pourraient se maintenir

Les tensions et leur variation selon les scénarios : p.117 du rapport Les métiers en 2030.

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