Le panel Trajam (TRAjectoires des Jeunes Appariées aux Mesures actives du marché du travail) trouve son origine dans la mise en place de la Garantie Européenne pour la Jeunesse (GEJ), adoptée en avril 2013. La GEJ incite notamment les États membres à mettre en place un système d’accompagnement pour les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (dits NEET : neither in employment nor in education or training). En France, l’ensemble des dispositifs d’insertion des jeunes, relevant de divers opérateurs, s’intègre dans la GEJ. Dans cette perspective, il apparaît essentiel de mieux comprendre les parcours des jeunes au sein de ces dispositifs, comment les jeunes transitent d’une situation sur le marché du travail à une autre, et d’apprécier la solidité et la durabilité de leur insertion professionnelle.
En l’absence d’une base de données unique permettant de suivre les jeunes bénéficiaires des différents programmes d’insertion et leur trajectoire d’emploi, la conception du panel Trajam a été initiée. En effet, les enquêtes en panel menées par la Dares auprès des bénéficiaires de contrats aidés permettaient d’en évaluer l’impact sur l’accès à l’emploi, mais elles étaient coûteuses et ciblées sur certains dispositifs (contrats uniques d’insertion et emplois d’avenir pour les plus récentes). Quant à l’appariement FH-DADS, issu d’un appariement ponctuel entre le fichier historique statistique des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi (FHS) et le panel constitué à partir des données annuelles de déclarations sociales (DADS), il permettait l’étude des transitions entre emploi salarié et inscription à Pôle emploi, mais comportait peu d’informations sur les politiques actives, notamment celles ciblées sur les jeunes.
Trajam vient ainsi compléter les sources disponibles pour offrir une base permettant un suivi longitudinal plus complet des jeunes sur le marché du travail, en lien avec les politiques de l’emploi. Le panel Trajam permet par exemple de regarder si un jeune est suivi à la fois par Pôle emploi et par une mission locale ou de suivre le devenir des jeunes identifiés comme décrocheurs durant la Journée défense et citoyenneté (JDC), ou encore de regarder l’accès à l’emploi salarié des jeunes passés par un dispositif donné.
Plus précisément, le panel Trajam permet de suivre les trajectoires d’emploi salarié des jeunes (sur la période 2010-2017 à partir du panel « tous salariés » de l’Insee) et leur participation à diverses mesures actives du marché du travail jusqu’à leurs 35 ans (à partir des données issues des différents systèmes d’information de gestion, sur la période au plus de 2010 à 2015, limitée à 2013-2015 pour l’ensemble des dispositifs). Le champ du panel Trajam est constitué des jeunes passés par au moins un dispositif sur la période.
L’enjeu de la constitution du panel Trajam est qu’il mobilise de nombreuses sources de données, issues de différents systèmes d’information, ne comportant pas de clef de passage commune. Un travail important, clef de voûte du panel Trajam, a donc été la création d’un identifiant unique commun aux différentes bases. Pour les mêmes raisons, un travail important de mise en cohérence des données a été mené. Enfin, dans la mesure où le NIR était nécessaire pour l’appariement avec le panel « tous salariés », mais non disponible dans les bases, on a dû se limiter aux observations pour lesquelles un NIR a pu être retrouvé ; un jeu de poids a été calculé pour tenir compte de cette sélection.
À noter que, depuis la constitution de Trajam, un nouvel appariement, proche de Trajam dans son périmètre, a été constitué, le panel Formation-chômage-emploi (ForCE). Le panel ForCE apparie des données sur l’emploi salarié, la formation et l’accompagnement par Pôle emploi et les missions locales. ForCE recoupe donc en partie le périmètre de Trajam, sans être aussi complet sur les dispositifs ciblés sur les jeunes et en se limitant pour l’emploi à l’emploi salarié privé (hors particuliers employeurs et une partie de l’agriculture ; source MMO). Les données du dispositif ForCE sont actualisées et mises à disposition à un rythme trimestriel. Les données IMILO contenues dans le dispositif ForCE remontent au T1 2016 et celles des MMO au T1 2017. Dans leur principe de construction, Trajam et ForCE diffèrent également. Trajam bénéficie de plus de redressements.
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