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Bretagne : quelles difficultés de recrutement d'ici à 2030 ?

Les métiers en 2030 : données locales

Sommaire
Une aggravation des tensions plus marquée en Bretagne dont le marché du travail est déjà très tendu.

Dans sa déclinaison locale, le rapport Les Métiers en 2030 dessine une carte où se côtoient des régions, situées au Nord-Est, qui devraient connaître moins de difficultés de recrutement, et d’autres, allant de la façade atlantique jusqu’au bassin méditerranéen, dont le déficit potentiel de main-d'œuvre serait à l’inverse accentué du fait de leurs spécificités économiques et démographiques.


La Bretagne restera une région dynamique d’ici 2030

1,3 million de personnes sont en emploi en Bretagne en 2019, soit 5% de l’emploi de France métropolitaine. L’emploi de cette région est plus dynamique en projection : les créations nettes d'emplois totaliseraient dans la décennie à venir 6 % de l’emploi de 2019, contre 4 % dans l’Hexagone. Les départs en fin de carrière y seraient légèrement supérieurs à la moyenne métropolitaine (29 % de l’emploi de 2019, contre 28 % dans l’Hexagone) et représenteraient 8 postes à pourvoir sur 10. Peu de jeunes débutent leur carrière en Bretagne pour occuper ces postes créés ou laissés vacants par les seniors, une proportion inférieure de 3 points de pourcentage à la moyenne hexagonale. Ce vivier de recrutement serait accentué par des arrivées nettes de nouveaux travailleurs résidents (5 % de l’emploi de 2019).

Comme dans la projection nationale, les besoins de recrutement résultent de la dynamique des activités. Une dynamique qui crée de nouveaux postes pour certains métiers et en détruit pour d’autres, et à laquelle s’ajoutent les remplacements occasionnés par les départs en fin de carrière. Ces besoins de recrutement sont confrontés, pour chaque métier et chaque région, aux flux de jeunes débutants sur le marché du travail. Ce qui permet d'identifier des recrutements qui deviendraient potentiellement plus difficiles.

En Bretagne, 6 % des postes seraient non pourvus par les jeunes débutants et les arrivées nettes d’actifs en emploi dans la région (contre 5 % en France métropolitaine) et devraient alors être alimentés par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants qui ne sont pas pris en compte ici.

Les métiers pour lesquels les recrutements pourraient être plus difficiles d’ici à 2030 en Bretagne sont principalement ceux qui auraient aussi les plus forts besoins de recrutement :

  • agents d’entretien ;
  • aides à domicile ;
  • conducteurs de véhicules ;
  • aides soignants ;
  • Ouvriers qualifiés de la manutention.

Tous ces métiers en forts déséquilibres sont actuellement en forte ou très forte tension sur le marché du travail. Leurs difficultés de recrutement risquent donc de s’accentuer d’ici 2030.

Dans la majorité des métiers spécifiques à la Bretagne, les tensions actuelles sur les recrutements pourraient s'accentuer d’ici 2030. C’est en particulier le cas :

  • des agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons ;
  • des bouchers, charcutiers, boulangers ;
  • des ouvriers qualifiés des industries de process ;
  • des aides-soignants.

Les militaires, les policiers et les pompiers seraient les seules professions qui n’auraient pas de difficultés potentielles de recrutements dans la décennie à venir. Ce sont des métiers jeunes avec peu de départs en fin de carrière et dont l’emploi est peu dynamique.