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Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 en novembre 2021

Vue d’ensemble des résultats de l’enquête flash Acemo Covid

En novembre, 380 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle, soit quasiment autant qu’en octobre.

En novembre, l’activité des entreprises demeurent stable : 83 % des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée ou en hausse malgré la crise sanitaire, comme les deux mois précédents. 2 % des salariés travaillent dans une entreprise très fortement touchée - à l’arrêt complet ou en baisse d’activité de plus de 50 % - et 15 % dans une entreprise dont l’activité a baissé mais de moins de 50 %. Comme les mois précédents, ces baisses d’activité s’expliquent davantage par la perte de débouchés.
La situation se dégrade encore dans la fabrication de matériels de transport, secteur le plus touché par des pertes d’activité (49 %) : les entreprises concernées par une baisse d’activité de plus de 50 % représentent 13 % des effectifs, après 2 % en octobre. Dans ce secteur, avec 45 % des salariés employés par une entreprise qui juge que son activité ne reviendra pas à la normale avant six mois, les perspectives demeurent très dégradées (bien qu’en léger recul par rapport au mois précédent, - 1 point). Les autres secteurs les plus affectés par la crise sanitaire sont l’hébergement-restauration (38 % en baisse d’activité), les arts, spectacles et activités récréatives (35 % en baisse d’activité, et des perspectives assombries dans 36 % des cas, en hausse de + 6 points en un mois) et les transports et l’entreposage (30 %).

Le manque de personnel se stabilise mais demeure la principale difficulté rencontrée : 28 % des salariés travaillent dans une structure qui déclare y être confrontée fin novembre. Cette proportion se stabilise ce mois-ci, après avoir été orientée à la hausse depuis la fin de l’année 2020 (12 % fin décembre 2020). Le plus souvent, il est causé par des difficultés à recruter en CDI (77 %) ou en CDD (35 %), du fait principalement d’un manque de candidats formés dans les métiers concernés ; les employeurs déplorent également, nettement plus souvent ce mois-ci, des candidats devenus plus exigeants en termes de conditions de travail. Face à ces difficultés de recrutement, dans 58 % des cas les entreprises sont amenées à modifier le profil des salariés qu’elles recrutent (stable par rapport à fin octobre) ou à revoir à la hausse les salaires qu’elles proposent (39 %, également stable) ou encore à modifier les conditions de travail qu’elles proposent (24 %, + 2 points).
L’approvisionnement en matériaux est lui aussi toujours difficile (déploré dans 20 % des cas). Mais comme pour le manque de personnel, il se stabilise ce mois-ci après une hausse régulière pendant près d’un an (6 % fin novembre 2020).

Les mesures sanitaires ont un peu plus d’effet sur les coûts et/ou la productivité : il est jugé modéré (moins de 10 %) dans 40 % des cas (+ 2 points) et significatif (10 % ou plus) pour 10 % des effectifs - globalement stable, mais en nette hausse dans l’hébergement-restauration. 

Début décembre, comme le mois précédent, un tiers des salariés travaille dans une entreprise concernée par l’obligation vaccinale ou de détenir un passe sanitaire, que ce soit pour l’ensemble de ses effectifs, la majorité ou pour une minorité seulement : celles qui ont des contrats de travail suspendus au motif du non-respect de cette obligation représentent 24 % des effectifs, en hausse d’un point (après + 3 points le mois précédent). Cette obligation perturbe l’activité des entreprises concernées dans 24 % des cas (stable d’un mois sur l’autre).

Le télétravail progresse légèrement : 21 % des salariés ont été au moins un jour en télétravail au cours du mois de novembre, une proportion en légère hausse (+ 1 point en un mois) après une décrue presque continue depuis le mois d’avril (- 7 points). Parmi les salariés concernés par le télétravail, ils ne sont plus que 6 % à avoir télétravaillé tous les jours de la semaine (- 1 point). Les entreprises qui imposent au moins un jour de télétravail par semaine représentent 10 % des salariés (+ 2 points). Au cours de la dernière semaine de novembre, les salariés qui ont travaillé étaient autant sur site qu’un mois plus tôt.

En novembre, 380 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle, soit quasiment autant qu’en octobre. En équivalent temps plein, 120 000 salariés seraient placés en activité partielle (stable).
En septembre 2021, 200 000 salariés bénéficieraient de l’activité partielle de longue durée (APLD). Il s’agit d’une forte hausse (+ 60 000) qui fait suite à une forte baisse en août (- 40 000), et pourrait donc en partie s’expliquer par une plus faible mobilisation de l’APLD en août du fait des congés d’été.

Dans près de la moitié des cas, les employeurs excluent totalement de licencier au cours des prochains mois pour motif économique, dans le cadre d’un PSE ou non. De la même façon, début décembre, le dispositif des « Transitions collectives » est très rarement mobilisé ou envisagé.