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Depuis 1975, le temps de travail annuel a baissé de 350 heures, mais avec des horaires moins réguliers et plus contrôlés

Quels facteurs ont contribué à la diminution du temps de travail ? La Dares a apporté son expertise à la publication « France, portrait social » (Insee Références, 2019), qui propose un éclairage sur 40 ans d’évolutions de la société française.

Depuis le milieu des années 1970 jusqu’au milieu des années 2000, la durée annuelle effective du travail a diminué de 350 heures (– 17 %) en moyenne en France métropolitaine, notamment sous l’effet des lois sur la réduction du temps de travail. Elle s’est stabilisée depuis. Cette baisse a surtout bénéficié aux salariés à temps complet. Travaillant près d’une heure de moins par jour, les personnes en emploi consacrent principalement ce temps aux loisirs (+ 40 minutes) et aux soins de leurs enfants (+ 13 minutes). En revanche, sous l’influence de l’expansion du régime du forfait en jours, le temps de travail des cadres a nettement moins baissé sur cette période.

La transformation de la nature des emplois a contribué à la baisse du temps de travail. D’une part, alors que les travailleurs non salariés travaillent plus que la moyenne, leur part dans l’emploi s’est réduite de plus d’un tiers. D’autre part, le travail à temps partiel, favorisé par de nombreuses politiques publiques, s’est fortement développé, sa part ayant triplé en quarante ans au sein du salariat. Accompagnant la féminisation du salariat, il concerne aussi les populations les plus éloignées du marché du travail (jeunes, étrangers).

Enfin, le travail de nuit et plus encore le travail du dimanche se diffusent et deviennent habituels dans l’activité des employés et des ouvriers qui doivent assurer une continuité de services, mais aussi des cadres de manière plus occasionnelle. Cette extension des horaires atypiques s’accompagne d’un contrôle hiérarchique plus étroit de l’organisation du temps de travail.