Appel à projets de recherche
Terminé

Réalisation d’une étude quantitative par la méthode du testing des discriminations à l’embauche selon le sexe du/de la candidat.e

Les positions des femmes et des hommes sur le marché du travail restent assez différenciées et les études montrent la persistance d’inégalités en termes d’emplois et de salaires à la défaveur des femmes, particulièrement les moins qualifiées et les mères de plusieurs enfants.

Ainsi, en France, les femmes sont moins présentes sur le marché du travail que les hommes (en 2016, 83 % des femmes âgées de 25 à 49 ans sont actives contre 93 % des hommes) et leurs comportements d’activité sont très liés à l’âge et au nombre d’enfants : contrairement aux hommes, dont l’offre de travail est plutôt croissante avec la taille de la famille, celle des mères décroît avec le nombre d’enfants, plus encore s’ils sont jeunes.

Par ailleurs, des écarts de salaires persistent, même s’ils se sont resserrés depuis les années 1960 : en 2015, en moyenne, le salaire mensuel en équivalent temps plein des femmes salariées du secteur privé et des grandes entreprises publiques reste inférieur de 19 % à celui des hommes. Ces situations inégalitaires sur le marché du travail entre les femmes et les hommes résultent de différences au sein des professions et d’inégalités d’accès aux catégories socioprofessionnelles supérieures – ségrégation verticale –, ainsi que d’inégalités d’accès à l’emploi et à certaines professions, conduisant à ce que les femmes soient surreprésentées dans des métiers moins rémunérés que les hommes – ségrégation horizontale.

Outre les comportements d’activité, quelques travaux indiquent que les femmes subissent des discriminations à l’embauche. Les testings menés en France font néanmoins apparaître des résultats contrastés et une forte variabilité selon le métier, l’âge et le niveau de qualification testés. La discrimination apparaît la plus élevée pour les femmes jeunes sans enfants (vers 25 ans) et pour les femmes positionnées sur des métiers qualifiés. 

Ainsi, 
- les testings menés sur des métiers qualifiés suggèrent que les femmes sans enfants en âge de devenir mères sont victimes de discrimination à l’embauche [P. Petit (2004) et P. Petit et al. (2013)] ;
- tandis que les testings menés sur des métiers peu qualifiés indiquent plutôt que les femmes sont favorisées par rapport aux hommes [C. Berson (2013) et A. Édo et N. Jacquemet (2013)].

Mais ces résultats restent partiels et ne permettent pas d’appréhender un phénomène complexe. L’objectif de ce marché était d’approfondir la connaissance des discriminations à l’embauche sur le critère du sexe via la réalisation d’une enquête quantitative d’ampleur par la méthode du testing qui doit s’attacher à creuser une série de questions posées par les résultats des précédentes opérations menées.
Cette étude a été menée entre décembre 2019 et avril 2021. Elle porte sur 11 catégories de métiers (qui se distinguent en fonction du niveau de qualification, de la féminisation et du degré de tension), couvre l’ensemble du territoire métropolitain et inclut trois tranches d’âge. Au total, 4 candidatures (une féminine et une masculine, pour chaque origine testée – française ou maghrébine) ont été envoyées en réponse à 2 400 offres d’emploi. 

La consultation dans le cadre de ce marché d’études est close.